Alors que je devais être en train d'étudier mes cours de japonais bien sagement, je suis sortie pour aller acheter un livre (L'enfant de personne de Charlotte Link pour ceux que ça intéresse) car ma date limite d'achat chez France Loisir arrive à grands pas. Vous allez me dire "mais ta vie est trop folle Marion !!" et je vais vous répondre "oui c'est dingue !!". Je cherchais sans doute une excuse pour ne pas travailler...
Dans tous les cas, en ce moment, Lyon est au changement (comme notre Président). On sort les tongs et les spartiates, on raccourcit les jupes et les pantalons, on met les lunettes de soleil, les casquettes... Bref, ça sent l'été et on aime ça. Mais ce que les lyonnais ressortent en priorité du fin fond de leur placard à l'arrivée des beaux jours, avant même de porter débardeur et petit short, ce sont les trottinettes !
Elles sont de toutes sortes : fines ou épaisses, petites ou grandes roues, colorées ou blanches, chromées ou peintes, taille enfant ou adulte, électriques ou manuelles... Ça m'amuse toujours de regarder les conducteurs de trottinette dans la rue. Parfois c'est un étudiant qui va à la fac, ou bien deux enfants qui vont au parc... Normal, ai-je envie de dire. Mais parfois, je vois des familles entières sur ces petits véhicules, des personnes âgées, des mecs en costard. Et c'est là que ça me fascine... Cet outil, qui est considéré comme dépassé vers chez moi, et que seuls les enfants utilisent, devient pratique et utile pour tout le monde à Lyon. J'avoue que parfois je trouve ça ridicule... Pardon.
Un autre truc a attiré mon attention en particulier.
C'est cet effet d'aimant que j'ai remarqué lorsque je marche sur les trottoirs lyonnais. Vous ne connaissez pas l'effet "aimant" ? Je vous explique assez rapidement.
Vous marchez tranquillement sur le trottoir en écoutant de la musique ou en pensant les yeux tournés vers le ciel (qui fait ça d'ailleurs ?). Vous êtes sur la droite du trottoir (votre droite) et quelqu'un arrive en face de vous. Il se trouve sur la gauche (donc sa droite) : la logique veut que vous vous croisiez sans avoir à vous décaler, n'est ce pas ? Et bien, pas à Lyon. A Lyon, les gens sont attirés comme des aimants. Plutôt que de continuer en ligne droite pour vous croiser, ils vont se diriger peu à peu vers vous, et ça sera donc à vous de vous décaler pour pouvoir passer. Illogique !!!
Enfin, je vais parler du métro. Oui, parce que chez moi, je connaissais bien le tramway ou le bus, même le train, mais pas le métro. Et arrivée ici, je n'ai pas pu éviter le symptôme métro mania. Autant, au départ tout me fascinait, autant maintenant ça fait partie de mon quotidien. Je me suis transformée en zombie des tunnels. Je passe ma carte nonchalamment sur la borne, je marche automatiquement vers l'emplacement où il y a le moins de monde, je fais abstraction des gens autour de moi, je n'écoute plus le vieux qui joue de la flûte ou le petit roumain qui fait de l'accordéon dans la rame, je connais les lignes par cœur et ne fais même plus attention à la voix qui annonce les arrêts, je reste bien sur la droite de l'escalator pour laisser passer les gens qui veulent monter sur la gauche... Je ne sais pas encore si je devrais être fière de ce comportement, en avoir honte ou même en avoir peur. Mais dans tous les cas, c'est ce que je fais.
Malgré ça, il y a une chose qui m'exaspère par dessus tout quand je prends le métro. Ce sont les gens qui bloquent les sorties. Pourtant ce n'est pas comme si personne ne le savait, c'est marqué partout ! A moins que la population lyonnaise ne soit majoritairement illettrée... Mais j'en doute.
Lorsque j'attends le métro, je fais bien attention de me placer dans l'angle de l'ouverture de la porte (laisser passer les gens qui sortent avant de rentrer), c'est sensé être l'emplacement idéal ! Mais non ! Il y a toujours ces femmes (j'ai remarqué que c'était souvent des femmes ouais... ou alors c'est une coïncidence) qui se placent en plein milieu de la marque de la porte, histoire d'être les premières à entrer. Et ce, même lorsque le quai est vide et qu'elles ont largement le temps d'entrer !
Lorsque je suis dans la rame et que je vais sortir, il y a aussi souvent ces femmes (toujours...) qui veulent donc entrer avant que je ne sorte comme si leur vie en dépendait.
Et ça, ça me saoule !
Et vous ? Y a-t-il des choses que vous avez remarquées dans la rue ?
Marion Random Facts
La vie est aléatoire... mais pas tant que ça !
mardi 26 juin 2012
jeudi 31 mai 2012
Vis ma vie d'addict !
Dans la majorité des cas, être addict peut être un défaut. Il en existe tout un tas ! Les plus répandus étant certainement les alcooliques, les drogués, les gros fumeurs, les accro au sexe, les acheteurs compulsifs ou certains gamers. J'ajoute même à cette petite liste les gourmands de chocolat (Nutella est-il réellement votre ami ?) ou les amoureux extrêmes (tout le monde doit en connaître au moins un). Je ne pense faire partie d'aucun d'entre eux (bien que j'apprécie certaines des choses listées). Non. Moi j'ai une addiction bien plus particulière. Même si je ne suis sans doute pas la seule.
Bien sûr, quand on est accro à quelque chose, on en a souvent envie. On y pense même lorsqu'il nous est impossible d'assouvir ce besoin. On pourrait parfois arrêter, mais on n'en a pas forcément le désir. Et quand on y est, quand on le fait, on se dit "Putain, que c'est bon !". Et je ne parle pas forcément de faire l'amour.
Je suis addict aux drama.
Pour ceux qui ne sauraient pas (encore) ce que c'est, le mot "drama" désigne les séries télévisées asiatiques en général. Je les regarde principalement en coréen ou en japonais sous-titré en anglais (voire parfois en français). Je peux très facilement regarder un drama entier (entre 10 et 20 épisodes de 45mn à 1h environ) en un ou deux jours. Sans problème !
Bon, j'essaye de me freiner quand même, parce que sinon j'épuiserais trop vite la réserve des bons drama et je n'aurais plus que ceux qui ne m'intéressent pas.
Je connais d'autres personnes comme moi (elles se reconnaîtront si elles passent par là), majoritairement des filles. Oui, car les drama sont très souvent romantiques et les garçons ont vite fait de s'ennuyer.
Je me suis rendue compte d'une chose surtout. J'ai beau trouver un drama ridicule, vu et revu, mal tourné, mal joué, ou même des fois ennuyant, je vais le regarder jusqu'au bout (les exceptions se comptent sur les doigts d'une main). Je me suis même déjà dit "Marion, c'est ridicule tout ça ! Arrête toi, bosse ou fais du sport à la place !". Mais ma volonté est de courte durée. Dans certains drama, je trouve les personnages énervants, l'histoire niaise, l'action inexistante, le dénouement décevant. Mais lorsque je les ai terminés, j'en commence un nouveau ! Parce que tout simplement, je ne peux pas m'arrêter, et puis, je dois l'avouer : j'aime ça !
Alors, on m'a déjà dit que j'étais stupide de passer mon temps libre à regarder ces séries qui se ressemblent toutes. C'est vrai ! Mais j'assume ! Je sais que si certaines personnes ne me comprennent pas, d'autres le feront ! Et puis, ça ne m'empêche pas d'avoir un sens critique sur ce que je regarde.
Si vous aussi vous avez une addiction (banale ou hors du commun), faites en part dans un commentaire sous l'article ! Les drama addicts, faites vous connaître !
Bon, et si j'allais regarder un épisode moi ... ?
Bien sûr, quand on est accro à quelque chose, on en a souvent envie. On y pense même lorsqu'il nous est impossible d'assouvir ce besoin. On pourrait parfois arrêter, mais on n'en a pas forcément le désir. Et quand on y est, quand on le fait, on se dit "Putain, que c'est bon !". Et je ne parle pas forcément de faire l'amour.
Je suis addict aux drama.
Pour ceux qui ne sauraient pas (encore) ce que c'est, le mot "drama" désigne les séries télévisées asiatiques en général. Je les regarde principalement en coréen ou en japonais sous-titré en anglais (voire parfois en français). Je peux très facilement regarder un drama entier (entre 10 et 20 épisodes de 45mn à 1h environ) en un ou deux jours. Sans problème !
Bon, j'essaye de me freiner quand même, parce que sinon j'épuiserais trop vite la réserve des bons drama et je n'aurais plus que ceux qui ne m'intéressent pas.
Je connais d'autres personnes comme moi (elles se reconnaîtront si elles passent par là), majoritairement des filles. Oui, car les drama sont très souvent romantiques et les garçons ont vite fait de s'ennuyer.
Je me suis rendue compte d'une chose surtout. J'ai beau trouver un drama ridicule, vu et revu, mal tourné, mal joué, ou même des fois ennuyant, je vais le regarder jusqu'au bout (les exceptions se comptent sur les doigts d'une main). Je me suis même déjà dit "Marion, c'est ridicule tout ça ! Arrête toi, bosse ou fais du sport à la place !". Mais ma volonté est de courte durée. Dans certains drama, je trouve les personnages énervants, l'histoire niaise, l'action inexistante, le dénouement décevant. Mais lorsque je les ai terminés, j'en commence un nouveau ! Parce que tout simplement, je ne peux pas m'arrêter, et puis, je dois l'avouer : j'aime ça !
Alors, on m'a déjà dit que j'étais stupide de passer mon temps libre à regarder ces séries qui se ressemblent toutes. C'est vrai ! Mais j'assume ! Je sais que si certaines personnes ne me comprennent pas, d'autres le feront ! Et puis, ça ne m'empêche pas d'avoir un sens critique sur ce que je regarde.
Si vous aussi vous avez une addiction (banale ou hors du commun), faites en part dans un commentaire sous l'article ! Les drama addicts, faites vous connaître !
Bon, et si j'allais regarder un épisode moi ... ?
samedi 10 mars 2012
Vis ma vie de sudiste...
Bonjour !
Aujourd'hui, le sujet abordé est grave. Même très grave...
Parce que j'en ai marre qu'on me prenne pour une marseillaise, je vais un peu expliquer, à ceux qui ne le savent pas, le calvaire que je vis loin de ma région.
Tout d'abord j'ai une question : depuis quand la France se résume-t-elle à Paris ?
Depuis jamais, j'ai envie de répondre. Et bien c'est la même chose pour les accents. L'accent parisien n'est pas un accent pur de la même façon que le mien ne l'est pas non plus. Et oui ! Chers lecteurs ! Les parisiens ont un accent ! Ce n'est pas parce que vous vous y êtes tous habitués en regardant la télévision que ça veut dire qu'ils n'en ont pas. C'est juste que les chaînes de TV sont basées sur Paris. Point barre.
Chez moi, on dit même que les parisiens ont l'accent pointu, alors que le nôtre est plus chantant.
Ensuite, pour les mots que j'utilise et que les gens d'ici, à Lyon, ne connaissent pas, j'ai juste envie de dire que des patois il y en a partout en France. Chez moi c'est l'occitan (qui sonne comme un mélange entre le français et l'espagnol). Il est dit qu'il est l'ancêtre du français que l'on parle aujourd'hui. Et l'occitan était parlé dans la majorité du sud de la France auparavant.
Voici quelques mots très usités ainsi que leur signification (ne provenant pas forcément de l'occitan, je précise) :
- Une chocolatine : tout simplement le pain au chocolat comme on dit ailleurs. Dans le sud-ouest, entrez dans une boulangerie et la petite étiquette au-dessus des pains au chocolat mentionnera "Chocolatine".
- Une poche : je ne parle pas ici de ce que tout le monde connaît comme étant le petit emplacement d'un pantalon ou d'un manteau, mais c'est le terme que l'on utilise très souvent pour désigner le sac en plastique. Je m'entends encore dire parfois "Il faut que je change la poche poubelle." en entrant dans la cuisine, ou "Vous pourriez me donner une poche s'il vous plaît ?" à la caissière du Carrefour Market du coin (à Lyon, ça a un drôle d'effet sur les employées des magasins d'ailleurs).
- Ça pègue : terme pour dire que quelque chose colle.
- Escamper : jeter quelque chose.
- S'enfader : s'énerver.
- A coucoulou : être accroupi (terme aveyronnais que mon amie Noémie m'a appris cette semaine).
- Être ensuqué : avoir la tête dans le cul (en gros).
- Me fas cagat : expression pour dire "tu me fais chier".
Etc.
Ensuite, mon accent étant très nasal, j'ai tendance à prononcer de façon très appuyée les "in", "on" ou "un". Évidemment, ça a le mérite d'amuser la galerie. Il est donc récurrent que mes amis m'imitent pour rigoler (ce qui ne me dérange pas, soit dit en passant).
Peut être que dans l'avenir, je créerai des articles vidéo et tout le monde aura le loisir d'entendre ma voix douce et mélodieuse, mon accent sautillant et virevoltant...
En attendant, si vous aussi vous venez d'un coin de province et que vous utilisez des mots de patois, n'hésitez pas à me le dire dans les commentaires de l'article !
Aujourd'hui, le sujet abordé est grave. Même très grave...
Parce que j'en ai marre qu'on me prenne pour une marseillaise, je vais un peu expliquer, à ceux qui ne le savent pas, le calvaire que je vis loin de ma région.
Tout d'abord j'ai une question : depuis quand la France se résume-t-elle à Paris ?
Depuis jamais, j'ai envie de répondre. Et bien c'est la même chose pour les accents. L'accent parisien n'est pas un accent pur de la même façon que le mien ne l'est pas non plus. Et oui ! Chers lecteurs ! Les parisiens ont un accent ! Ce n'est pas parce que vous vous y êtes tous habitués en regardant la télévision que ça veut dire qu'ils n'en ont pas. C'est juste que les chaînes de TV sont basées sur Paris. Point barre.
Chez moi, on dit même que les parisiens ont l'accent pointu, alors que le nôtre est plus chantant.
Ensuite, pour les mots que j'utilise et que les gens d'ici, à Lyon, ne connaissent pas, j'ai juste envie de dire que des patois il y en a partout en France. Chez moi c'est l'occitan (qui sonne comme un mélange entre le français et l'espagnol). Il est dit qu'il est l'ancêtre du français que l'on parle aujourd'hui. Et l'occitan était parlé dans la majorité du sud de la France auparavant.
Voici quelques mots très usités ainsi que leur signification (ne provenant pas forcément de l'occitan, je précise) :
- Une chocolatine : tout simplement le pain au chocolat comme on dit ailleurs. Dans le sud-ouest, entrez dans une boulangerie et la petite étiquette au-dessus des pains au chocolat mentionnera "Chocolatine".
- Une poche : je ne parle pas ici de ce que tout le monde connaît comme étant le petit emplacement d'un pantalon ou d'un manteau, mais c'est le terme que l'on utilise très souvent pour désigner le sac en plastique. Je m'entends encore dire parfois "Il faut que je change la poche poubelle." en entrant dans la cuisine, ou "Vous pourriez me donner une poche s'il vous plaît ?" à la caissière du Carrefour Market du coin (à Lyon, ça a un drôle d'effet sur les employées des magasins d'ailleurs).
- Ça pègue : terme pour dire que quelque chose colle.
- Escamper : jeter quelque chose.
- S'enfader : s'énerver.
- A coucoulou : être accroupi (terme aveyronnais que mon amie Noémie m'a appris cette semaine).
- Être ensuqué : avoir la tête dans le cul (en gros).
- Me fas cagat : expression pour dire "tu me fais chier".
Etc.
Ensuite, mon accent étant très nasal, j'ai tendance à prononcer de façon très appuyée les "in", "on" ou "un". Évidemment, ça a le mérite d'amuser la galerie. Il est donc récurrent que mes amis m'imitent pour rigoler (ce qui ne me dérange pas, soit dit en passant).
Peut être que dans l'avenir, je créerai des articles vidéo et tout le monde aura le loisir d'entendre ma voix douce et mélodieuse, mon accent sautillant et virevoltant...
En attendant, si vous aussi vous venez d'un coin de province et que vous utilisez des mots de patois, n'hésitez pas à me le dire dans les commentaires de l'article !
jeudi 1 mars 2012
Twitter, l'arnaque ?
Oui, alors bon je veux pas non plus en faire tout un plat pour rien mais... Twitter nous arnaque ! Nous qui utilisons l'alphabet occidental ! OUI !
J'ai testé pour vous : Twitter et ses tweets limités.
La dernière fois, j'ai écrit un tweet en coréen (pour le fun, vous dirais-je) et je me suis rendue compte que le décompte des lettres ne se faisait absolument pas de la même façon !
En Corée, ils ont un alphabet complètement différent du nôtre mais, pour écrire Marion, par exemple, il faut utiliser 7 lettres alors qu'en français il suffit de 6 lettres.
Voici mon exemple illustré simplement par un imprim' écran. Marion et France écrits en français.
On remarque que l'on peut encore intégrer 127 caractères au tweet.
Marion en coréen : 마리옹 (décomposé en : ㅁ pour le "m", ㅏpour le "a", ㄹ pour le "r",ㅣpour le "i", le premier ㅇ qui est une consonne muette, ㅗ pour le "o" et le deuxième ㅇ pour le "n").
France en coréen : 프랑스. De la même manière, on a 7 lettres en coréen alors qu'on ne l'écrit qu'avec 6 lettres en français.
Mais alors, pourquoi se fait-on arnaquer comme ça ???
Il reste 133 caractères !!!
Parce que Twitter considère qu'en coréen une syllabe correspond à une lettre ! (Ma = 1, ri = 1, on = 1)
Voilà, un coup de gueule pour rien. Parce qu'il faut de tout dans ce monde de fou !
J'ai testé pour vous : Twitter et ses tweets limités.
La dernière fois, j'ai écrit un tweet en coréen (pour le fun, vous dirais-je) et je me suis rendue compte que le décompte des lettres ne se faisait absolument pas de la même façon !
En Corée, ils ont un alphabet complètement différent du nôtre mais, pour écrire Marion, par exemple, il faut utiliser 7 lettres alors qu'en français il suffit de 6 lettres.
Voici mon exemple illustré simplement par un imprim' écran. Marion et France écrits en français.
On remarque que l'on peut encore intégrer 127 caractères au tweet.
Marion en coréen : 마리옹 (décomposé en : ㅁ pour le "m", ㅏpour le "a", ㄹ pour le "r",ㅣpour le "i", le premier ㅇ qui est une consonne muette, ㅗ pour le "o" et le deuxième ㅇ pour le "n").
France en coréen : 프랑스. De la même manière, on a 7 lettres en coréen alors qu'on ne l'écrit qu'avec 6 lettres en français.
Mais alors, pourquoi se fait-on arnaquer comme ça ???
Il reste 133 caractères !!!
Parce que Twitter considère qu'en coréen une syllabe correspond à une lettre ! (Ma = 1, ri = 1, on = 1)
Voilà, un coup de gueule pour rien. Parce qu'il faut de tout dans ce monde de fou !
dimanche 19 février 2012
Vis ma vie de témoin...
Bonjour a tous !
En ce jour du 19 février, début de vacances d'hiver, je me mets enfin à écrire l'article promis depuis deux semaines. Ma colocataire n'étant pas là, j'ai l'appartement pour moi toute seule. Je devrais être en train de faire le ménage, mais à la place je traine toute la journée en pyjama, ne fais pas la vaisselle et laisse mes papiers de Pitch partout dans le salon. Je bouffe n'importe quoi à n'importe quelle heure, dors plus que nécessaire, laisse la porte des toilettes ouverte, mets la musique à fond en prenant ma douche... Bref, une vraie vie d'étudiante sans amis ahahah...
Alors plutôt que de commencer à construire mon abri d'hibernation, je me suis dit qu'il valait mieux utiliser ce temps libre pour quelque chose de plus utile (en supposant que mon blog est utile).
C'est une histoire un peu longue que je me suis décidée à relater, alors je me suis servi un grand verre de Coca cerise, ai entamé un paquet de Trésor de Kellogg's (chocolat-noisette pour les connaisseurs) et après avoir regardé un film coréen bien glauque pour me mettre dans l'ambiance, j'ai ouvert mon logiciel de traitement de texte. C'est parti mon ki... !
Je me considère comme quelqu'un d'assez normal (enfin, je l'espère). Parfois je me dis aussi que je suis bizarre, mais après tout, tout le monde est bizarre dans un certain sens. Quand je regarde un film un peu gore, je flippe comme une folle dans mon lit au point de mettre ma couverture jusque sur ma tête en imaginant des têtes sordides apparaître juste au dessus de moi. Puis je me rassure intérieurement en me disant "Mais non Marion, tu délires, ça n'arrive que dans les films tout ça...". Je ne suis pas particulièrement superstitieuse alors tout ce qui est fantôme et vampire, je reste assez perplexe quant à leur existence (certaines personnes vont encore me dire "Comment peux-tu mettre les fantômes, qui sont des âmes égarées, des gens ayant réellement vécu, et les vampires, êtres totalement sortis de l'imagination de l'homme, dans le même sac ???", veuillez me pardonner). Par contre, en ce qui concerne les enquêtes inexpliquées, ou les films basés sur la folie humaine, j'avoue que ça a le don de me donner la chair de poule. Mais de la même façon, après avoir regardé un reportage ou un film, lu un article dans le journal ou un bouquin, deux choses me viennent à l'esprit principalement : comment une telle folie peut-elle exister, et surtout, les choses n'arrivent-elles pas de façon inexpliquées parfois ? Puis je me rassure en me disant qu'il y a peu de chance pour que quelque chose comme cela me tombe dessus. Jusqu'à ce qu'un événement vienne contredire mes pensées.
Tout commence en 2008. Mon ancien copain et moi-même avions décidé d'emménager dans un appartement sur Béziers. On est tombés sur une plutôt bonne affaire : un studio pas trop cher, bien placé géographiquement parlant, mais dans un quartier très modeste et pas très bien fréquenté. Après avoir réfléchi, on se dit qu'on va tenter notre chance et que si le quartier ne nous plait vraiment pas, il sera toujours temps de trouver autre chose ailleurs. Finalement, arrive Novembre et aucun problème. Je me souviens que l'on se disait même "Comme quoi les rumeurs ne sont pas toujours vraies ! ".
L'immeuble dans lequel on vivait était particulier. Mais chacun a des problèmes personnels, je ne veux juger personne. Le fait est qu'au premier étage, mes voisins de palier sont d'une part une petite mamie très gentille dont les enfants viennent rendre visite de temps à autre, d'autre part un RMIste un peu porté sur la boisson avec qui on a de simples relations de bon voisinage "Bonjour, au revoir, comment allez-vous...". Au deuxième et dernier étage vivent une célibataire qui a peut-être 45 ou 50 ans, qui a l'air assez dépressive mais est toujours aimable, et une mère avec sa fille de 8 ans.
Le bâtiment étant très mal insonorisé, on entend à peu près tout ce qui se passe sur notre palier : de l'ouverture de porte aux discussions de notre voisin RMIste qui vit dans l'appartement mitoyen au nôtre.
6 Novembre 2008. C'est un jeudi soir et je me rappelle avoir du bosser toute la soirée pour un partiel le lendemain. Les voisins de palier ont l'air de faire la fête. La musique est forte, les rires aussi, les conversations sont animées. Bref, tout est normal. Mais quand arrive le moment de me coucher, impossible de m'endormir à cause du bruit. Alors mon copain de l'époque décide de gentiment demander à ce que le son soit baissé. Effectivement, la musique avait été mise dans l'appartement du RMIste (près de l'endroit où l'on dormait donc), ils avaient laissé les portes ouvertes et mangeaient et discutaient dans l'appartement de la mamie. Nor-mal...... Lorsque la requête est lancée, le RMIste (Christian Barros) qui est déjà assez éméché s'emporte en disant que c'est l'anniversaire de son ami et qu'ils veulent le fêter comme il se doit. J'avoue que j'étais déjà assez énervée à cause du bruit alors je n'ai pas mis longtemps à répliquer que s'il ne baissait pas la musique j'allais devoir appeler la police pour régler le problème. Finalement, le fils de la mamie calme le jeu, ils baissent le son et tout est réglé.
7 Novembre 2008. M. Barros est venu s'excuser pour l'accrochage de la veille. On ne lui en tiendra alors pas rigueur. Le soir-même, mes grands-parents et ma tante étant descendus du Gers et aillant fait 260km pour venir nous voir, j'en ai profité pour les inviter à manger chez moi avec mon père. Pendant le repas, on entend comme des coups donnés contre le mur mitoyen avec M. Barros. Je me souviens nous entendre expliquer à ma famille que ce genre de coups était récurrent et qu'il nous arrivait d'en entendre presque toutes les semaines. Vers 22h30, mes grands-parents étant âgés et ayant fait beaucoup de route dans la journée, je raccompagne tout le monde en bas de l'immeuble. Ils s'en vont donc pour Narbonne où vit mon père. Après avoir débarrassé la table, je me suis installée devant mon ordinateur (certainement pour regarder un drama, comme à mon habitude), le casque sur les oreilles, pendant que mon copain A. jouait aux jeux-vidéo sur la télé. Aux alentours de minuit, je commence à sentir une odeur de fumée.
8 Novembre 2008. Mon ordinateur étant tout neuf, je commence à paniquer en croyant que ça vient de lui. Je le débranche. A. me voyant faire, il va pour faire la même chose avec la télé et les consoles de jeu. En s'approchant du mur, il me dit alors "Marion, j'entends des crépitements !". Je m'approche à mon tour et effectivement les crépitements sont bien audibles. On commence même à voir un peu de fumée traverser le mur via une poutre en bois placée au plafond. De plus en plus paniquée, je prends mon téléphone portable et appelle mon père (réflexe premier). Dans nos têtes bien sûr commencent à se former des films : peut-être que notre voisin cherche à se venger de l'accrochage du jeudi soir ? Peut-être qu'il a mis le feu au mur ? (comme quoi, j'ai vraiment une très faible imagination...)
Mon père que j'ai réussi à joindre me dit qu'il faut aller frapper chez Christian Barros pour lui demander si tout va bien. A. s'en charge. Mais arrivé devant la porte du voisin, il me crie "Vite ! Appelle les pompiers ! Il y a le feu !". J'ai alors pris le téléphone fixe dans l'autre main, tout en continuant de parler avec mon père sur le portable et j'ai composé le 18. Quand les pompiers ont décroché, je pleurais déjà, les jambes complètement tremblotantes. Après avoir expliqué que je ne savais pas si le voisin était dans l'appart ou pas car il ne répondait pas lorsqu'on criait son nom, les pompiers m'ont dit de faire évacuer tout l'immeuble et d'attendre dans la rue que les secours arrivent. A. s'est chargé d'aller frapper à toutes les portes et d'aider la mamie à descendre pendant que j'appuyais comme une incapable sur les sonnettes sur le trottoir de la rue, en chaussons, et en criant "il y a le feu !!". Tout le monde est descendu, en général habillés de robes de chambre et de pyjamas.
Les premiers à être arrivés sur les lieux furent les policiers. L'un d'entre eux s'est d'ailleurs trouvé irréductible et a fait la connerie que nous n'avions pas faite : ouvrir la porte de l'appartement en feu. Quand les pompiers sont à leur tour arrivés, je ne sais pas trop combien de temps s'était écoulé. Ils sont aussi montés pour éteindre le feu pendant que nous étions interrogés par la police "Nom, prénom, âge, adresse, profession et numéro de téléphone s'il vous plaît.". Puis A. et moi avons été transportés jusqu'aux urgences pour vérifier que nous n'avions pas inhalé trop de fumée.
Pendant ce temps, mon père et ma tante ont repris la route pour venir nous chercher. Après être tombée sur une infirmière stagiaire qui a fouillé mon poignet avec son aiguille pour trouver ma veine, nous sommes tous repartis vers Narbonne. Au passage, nous avons juste pensé à repasser par l'immeuble pour récupérer des affaires et fermer la porte à clé. Nous avons ainsi pu observer que les flammes n'avaient pas atteint notre studio mais que la suie avait tout recouvert et que les pompiers avaient renversé de l'eau dans la cuisine ainsi que la poubelle. A quoi bon désespérer pour ça, puisqu'on allait bientôt partir...
Les jours qui suivirent, nous nous sommes occupés du changement d'appartement avec l'agence. Plus tard, nous avons été appelés par la Police Judiciaire de Montpellier (SRPJ) pour déposer notre témoignage des faits au commissariat de Béziers. Notre voisin Christian Barros était donc mort et une piste meurtrière était envisagée. Après nos témoignages, on a appris par les journaux et internet qu'effectivement, le meurtrier avait été attrapé : Habachounez Dekkiche qui avait déjà fait de la prison pour meurtre et braquage. Apparemment, M. Barros était allé boire un coup dans un bar et l'avait rencontré par hasard. Le trouvant certainement bien sympa, il l'avait invité chez lui pour lui offrir la nouvelle tournée. Mais c'est Dekkiche qui l'a remercié avec un étranglement et des coups, qui lui a volé un téléphone, une partie de son RMI et un poulet dans le frigo (ouais, ouais, sans blague), puis qui a mis le feu pour effacer ses traces.
Le seul texte que j'ai réussi à retrouver sur les articles de journaux publiés en 2008 : Article paru dans Le Dauphiné mais retrouvé sur Jeuxvideo.com
Après tout ça, plus aucune nouvelle pendant plus de 3 ans et demi. Puis il y a de cela deux semaines, j'ai reçu un appel du commissariat de Béziers, puis de la greffière de la cour d'assises de Montpellier, pour me dire que j'étais convoquée en tant que témoin pour le procès de Habachounez Dekkiche le vendredi 10 février. Ils m'avaient apparemment envoyé une convocation officielle à Béziers qui n'était jamais arrivée (sans déconner...).
10 Février 2012. Je prends mon train à 7h de Lyon et je retrouve A. sur Montpellier. Je remercie mon amie F. au passage qui, grâce à un jeu du destin, s'est retrouvée avec moi dans le train et m'a permis de me détendre avant le procès. Lorsque nous sommes arrivés, A. et moi, à la cour d'assises de Montpellier, on nous a fait passer une sécurité (heureusement j'avais laissé mon pistolet automatique à la maison, hohoho), on a vérifié notre identité puis on nous a enfermé dans une salle, tout seuls avec de l'eau et des toilettes à disposition, en attendant de passer à la barre. Le truc c'est qu'on ne nous a absolument pas expliqué ce qui allait se passer ni ce qu'on allait devoir faire.
Au bout d'un moment (après une grille de sudoku dans le 20mn), on est venu me chercher et j'ai suivi une dame (très sympa d'ailleurs) dans les méandres du bâtiment (couloirs façon arrière-théâtre, peinture craquelée et odeur de vieilli). On arrive devant une porte, la femme l'ouvre et me dit simplement : "Allez jusqu'à la barre et parlez clairement dans le micro.". Heu... Bref, je fais comme demandé. Je me retrouve au milieu d'une grande pièce (photos de la salle) avec devant moi les jurés et le président avec ses deux assesseurs, sur ma droite l'avocat général et celui de la partie civile, à ma gauche l'avocat de la défense et l'accusé dans sa cage en verre, derrière moi ce qui semblent être la famille de la victime et des étudiants prenant des notes.
On me fait jurer sur l'honneur (et non sur la bible, comme aux USA, normal) en levant la main.
Le président me pose des questions, puis le jury, puis les avocats. Enfin, on me dit d'aller m'assoir à l'arrière et A. est appelé. Lui aussi a alors répondu aux questions puis on nous a demandé de partir.
Pour la journée, nous avons été payés 38€ environ pour avoir répondu à la convocation et on nous a remboursé le repas (forfait de 15€ environ) et le train (qui m'a coûté 97€).
Finalement, quelques jours plus tard, après un procès qui a duré 5 jours, la peine est tombée : perpétuité avec 22 ans fermes.
Articles : Midi Libre, France 3 Languedoc Roussillon (la photo ne correspond pas), Le Figaro... La liste est normalement plus longue mais comme on peut le remarquer, les médias se copient les uns les autres... (pour changer)
Voilà mon histoire un peu hors normes...
En espérant que certains aient réussi à lire jusqu'au bout !
Si vous avez des questions supplémentaires concernant le procès, mon témoignage ou même mes impressions ; si vous avez envie de réagir aussi, n'hésitez pas à me laisser un commentaire sous l'article !
En ce jour du 19 février, début de vacances d'hiver, je me mets enfin à écrire l'article promis depuis deux semaines. Ma colocataire n'étant pas là, j'ai l'appartement pour moi toute seule. Je devrais être en train de faire le ménage, mais à la place je traine toute la journée en pyjama, ne fais pas la vaisselle et laisse mes papiers de Pitch partout dans le salon. Je bouffe n'importe quoi à n'importe quelle heure, dors plus que nécessaire, laisse la porte des toilettes ouverte, mets la musique à fond en prenant ma douche... Bref, une vraie vie d'étudiante sans amis ahahah...
Alors plutôt que de commencer à construire mon abri d'hibernation, je me suis dit qu'il valait mieux utiliser ce temps libre pour quelque chose de plus utile (en supposant que mon blog est utile).
C'est une histoire un peu longue que je me suis décidée à relater, alors je me suis servi un grand verre de Coca cerise, ai entamé un paquet de Trésor de Kellogg's (chocolat-noisette pour les connaisseurs) et après avoir regardé un film coréen bien glauque pour me mettre dans l'ambiance, j'ai ouvert mon logiciel de traitement de texte. C'est parti mon ki... !
Je me considère comme quelqu'un d'assez normal (enfin, je l'espère). Parfois je me dis aussi que je suis bizarre, mais après tout, tout le monde est bizarre dans un certain sens. Quand je regarde un film un peu gore, je flippe comme une folle dans mon lit au point de mettre ma couverture jusque sur ma tête en imaginant des têtes sordides apparaître juste au dessus de moi. Puis je me rassure intérieurement en me disant "Mais non Marion, tu délires, ça n'arrive que dans les films tout ça...". Je ne suis pas particulièrement superstitieuse alors tout ce qui est fantôme et vampire, je reste assez perplexe quant à leur existence (certaines personnes vont encore me dire "Comment peux-tu mettre les fantômes, qui sont des âmes égarées, des gens ayant réellement vécu, et les vampires, êtres totalement sortis de l'imagination de l'homme, dans le même sac ???", veuillez me pardonner). Par contre, en ce qui concerne les enquêtes inexpliquées, ou les films basés sur la folie humaine, j'avoue que ça a le don de me donner la chair de poule. Mais de la même façon, après avoir regardé un reportage ou un film, lu un article dans le journal ou un bouquin, deux choses me viennent à l'esprit principalement : comment une telle folie peut-elle exister, et surtout, les choses n'arrivent-elles pas de façon inexpliquées parfois ? Puis je me rassure en me disant qu'il y a peu de chance pour que quelque chose comme cela me tombe dessus. Jusqu'à ce qu'un événement vienne contredire mes pensées.
Tout commence en 2008. Mon ancien copain et moi-même avions décidé d'emménager dans un appartement sur Béziers. On est tombés sur une plutôt bonne affaire : un studio pas trop cher, bien placé géographiquement parlant, mais dans un quartier très modeste et pas très bien fréquenté. Après avoir réfléchi, on se dit qu'on va tenter notre chance et que si le quartier ne nous plait vraiment pas, il sera toujours temps de trouver autre chose ailleurs. Finalement, arrive Novembre et aucun problème. Je me souviens que l'on se disait même "Comme quoi les rumeurs ne sont pas toujours vraies ! ".
L'immeuble dans lequel on vivait était particulier. Mais chacun a des problèmes personnels, je ne veux juger personne. Le fait est qu'au premier étage, mes voisins de palier sont d'une part une petite mamie très gentille dont les enfants viennent rendre visite de temps à autre, d'autre part un RMIste un peu porté sur la boisson avec qui on a de simples relations de bon voisinage "Bonjour, au revoir, comment allez-vous...". Au deuxième et dernier étage vivent une célibataire qui a peut-être 45 ou 50 ans, qui a l'air assez dépressive mais est toujours aimable, et une mère avec sa fille de 8 ans.
Le bâtiment étant très mal insonorisé, on entend à peu près tout ce qui se passe sur notre palier : de l'ouverture de porte aux discussions de notre voisin RMIste qui vit dans l'appartement mitoyen au nôtre.
6 Novembre 2008. C'est un jeudi soir et je me rappelle avoir du bosser toute la soirée pour un partiel le lendemain. Les voisins de palier ont l'air de faire la fête. La musique est forte, les rires aussi, les conversations sont animées. Bref, tout est normal. Mais quand arrive le moment de me coucher, impossible de m'endormir à cause du bruit. Alors mon copain de l'époque décide de gentiment demander à ce que le son soit baissé. Effectivement, la musique avait été mise dans l'appartement du RMIste (près de l'endroit où l'on dormait donc), ils avaient laissé les portes ouvertes et mangeaient et discutaient dans l'appartement de la mamie. Nor-mal...... Lorsque la requête est lancée, le RMIste (Christian Barros) qui est déjà assez éméché s'emporte en disant que c'est l'anniversaire de son ami et qu'ils veulent le fêter comme il se doit. J'avoue que j'étais déjà assez énervée à cause du bruit alors je n'ai pas mis longtemps à répliquer que s'il ne baissait pas la musique j'allais devoir appeler la police pour régler le problème. Finalement, le fils de la mamie calme le jeu, ils baissent le son et tout est réglé.
7 Novembre 2008. M. Barros est venu s'excuser pour l'accrochage de la veille. On ne lui en tiendra alors pas rigueur. Le soir-même, mes grands-parents et ma tante étant descendus du Gers et aillant fait 260km pour venir nous voir, j'en ai profité pour les inviter à manger chez moi avec mon père. Pendant le repas, on entend comme des coups donnés contre le mur mitoyen avec M. Barros. Je me souviens nous entendre expliquer à ma famille que ce genre de coups était récurrent et qu'il nous arrivait d'en entendre presque toutes les semaines. Vers 22h30, mes grands-parents étant âgés et ayant fait beaucoup de route dans la journée, je raccompagne tout le monde en bas de l'immeuble. Ils s'en vont donc pour Narbonne où vit mon père. Après avoir débarrassé la table, je me suis installée devant mon ordinateur (certainement pour regarder un drama, comme à mon habitude), le casque sur les oreilles, pendant que mon copain A. jouait aux jeux-vidéo sur la télé. Aux alentours de minuit, je commence à sentir une odeur de fumée.
8 Novembre 2008. Mon ordinateur étant tout neuf, je commence à paniquer en croyant que ça vient de lui. Je le débranche. A. me voyant faire, il va pour faire la même chose avec la télé et les consoles de jeu. En s'approchant du mur, il me dit alors "Marion, j'entends des crépitements !". Je m'approche à mon tour et effectivement les crépitements sont bien audibles. On commence même à voir un peu de fumée traverser le mur via une poutre en bois placée au plafond. De plus en plus paniquée, je prends mon téléphone portable et appelle mon père (réflexe premier). Dans nos têtes bien sûr commencent à se former des films : peut-être que notre voisin cherche à se venger de l'accrochage du jeudi soir ? Peut-être qu'il a mis le feu au mur ? (comme quoi, j'ai vraiment une très faible imagination...)
Mon père que j'ai réussi à joindre me dit qu'il faut aller frapper chez Christian Barros pour lui demander si tout va bien. A. s'en charge. Mais arrivé devant la porte du voisin, il me crie "Vite ! Appelle les pompiers ! Il y a le feu !". J'ai alors pris le téléphone fixe dans l'autre main, tout en continuant de parler avec mon père sur le portable et j'ai composé le 18. Quand les pompiers ont décroché, je pleurais déjà, les jambes complètement tremblotantes. Après avoir expliqué que je ne savais pas si le voisin était dans l'appart ou pas car il ne répondait pas lorsqu'on criait son nom, les pompiers m'ont dit de faire évacuer tout l'immeuble et d'attendre dans la rue que les secours arrivent. A. s'est chargé d'aller frapper à toutes les portes et d'aider la mamie à descendre pendant que j'appuyais comme une incapable sur les sonnettes sur le trottoir de la rue, en chaussons, et en criant "il y a le feu !!". Tout le monde est descendu, en général habillés de robes de chambre et de pyjamas.
Les premiers à être arrivés sur les lieux furent les policiers. L'un d'entre eux s'est d'ailleurs trouvé irréductible et a fait la connerie que nous n'avions pas faite : ouvrir la porte de l'appartement en feu. Quand les pompiers sont à leur tour arrivés, je ne sais pas trop combien de temps s'était écoulé. Ils sont aussi montés pour éteindre le feu pendant que nous étions interrogés par la police "Nom, prénom, âge, adresse, profession et numéro de téléphone s'il vous plaît.". Puis A. et moi avons été transportés jusqu'aux urgences pour vérifier que nous n'avions pas inhalé trop de fumée.
Pendant ce temps, mon père et ma tante ont repris la route pour venir nous chercher. Après être tombée sur une infirmière stagiaire qui a fouillé mon poignet avec son aiguille pour trouver ma veine, nous sommes tous repartis vers Narbonne. Au passage, nous avons juste pensé à repasser par l'immeuble pour récupérer des affaires et fermer la porte à clé. Nous avons ainsi pu observer que les flammes n'avaient pas atteint notre studio mais que la suie avait tout recouvert et que les pompiers avaient renversé de l'eau dans la cuisine ainsi que la poubelle. A quoi bon désespérer pour ça, puisqu'on allait bientôt partir...
Les jours qui suivirent, nous nous sommes occupés du changement d'appartement avec l'agence. Plus tard, nous avons été appelés par la Police Judiciaire de Montpellier (SRPJ) pour déposer notre témoignage des faits au commissariat de Béziers. Notre voisin Christian Barros était donc mort et une piste meurtrière était envisagée. Après nos témoignages, on a appris par les journaux et internet qu'effectivement, le meurtrier avait été attrapé : Habachounez Dekkiche qui avait déjà fait de la prison pour meurtre et braquage. Apparemment, M. Barros était allé boire un coup dans un bar et l'avait rencontré par hasard. Le trouvant certainement bien sympa, il l'avait invité chez lui pour lui offrir la nouvelle tournée. Mais c'est Dekkiche qui l'a remercié avec un étranglement et des coups, qui lui a volé un téléphone, une partie de son RMI et un poulet dans le frigo (ouais, ouais, sans blague), puis qui a mis le feu pour effacer ses traces.
Le seul texte que j'ai réussi à retrouver sur les articles de journaux publiés en 2008 : Article paru dans Le Dauphiné mais retrouvé sur Jeuxvideo.com
Après tout ça, plus aucune nouvelle pendant plus de 3 ans et demi. Puis il y a de cela deux semaines, j'ai reçu un appel du commissariat de Béziers, puis de la greffière de la cour d'assises de Montpellier, pour me dire que j'étais convoquée en tant que témoin pour le procès de Habachounez Dekkiche le vendredi 10 février. Ils m'avaient apparemment envoyé une convocation officielle à Béziers qui n'était jamais arrivée (sans déconner...).
10 Février 2012. Je prends mon train à 7h de Lyon et je retrouve A. sur Montpellier. Je remercie mon amie F. au passage qui, grâce à un jeu du destin, s'est retrouvée avec moi dans le train et m'a permis de me détendre avant le procès. Lorsque nous sommes arrivés, A. et moi, à la cour d'assises de Montpellier, on nous a fait passer une sécurité (heureusement j'avais laissé mon pistolet automatique à la maison, hohoho), on a vérifié notre identité puis on nous a enfermé dans une salle, tout seuls avec de l'eau et des toilettes à disposition, en attendant de passer à la barre. Le truc c'est qu'on ne nous a absolument pas expliqué ce qui allait se passer ni ce qu'on allait devoir faire.
Au bout d'un moment (après une grille de sudoku dans le 20mn), on est venu me chercher et j'ai suivi une dame (très sympa d'ailleurs) dans les méandres du bâtiment (couloirs façon arrière-théâtre, peinture craquelée et odeur de vieilli). On arrive devant une porte, la femme l'ouvre et me dit simplement : "Allez jusqu'à la barre et parlez clairement dans le micro.". Heu... Bref, je fais comme demandé. Je me retrouve au milieu d'une grande pièce (photos de la salle) avec devant moi les jurés et le président avec ses deux assesseurs, sur ma droite l'avocat général et celui de la partie civile, à ma gauche l'avocat de la défense et l'accusé dans sa cage en verre, derrière moi ce qui semblent être la famille de la victime et des étudiants prenant des notes.
On me fait jurer sur l'honneur (et non sur la bible, comme aux USA, normal) en levant la main.
Le président me pose des questions, puis le jury, puis les avocats. Enfin, on me dit d'aller m'assoir à l'arrière et A. est appelé. Lui aussi a alors répondu aux questions puis on nous a demandé de partir.
Pour la journée, nous avons été payés 38€ environ pour avoir répondu à la convocation et on nous a remboursé le repas (forfait de 15€ environ) et le train (qui m'a coûté 97€).
Finalement, quelques jours plus tard, après un procès qui a duré 5 jours, la peine est tombée : perpétuité avec 22 ans fermes.
Articles : Midi Libre, France 3 Languedoc Roussillon (la photo ne correspond pas), Le Figaro... La liste est normalement plus longue mais comme on peut le remarquer, les médias se copient les uns les autres... (pour changer)
Voilà mon histoire un peu hors normes...
En espérant que certains aient réussi à lire jusqu'au bout !
Si vous avez des questions supplémentaires concernant le procès, mon témoignage ou même mes impressions ; si vous avez envie de réagir aussi, n'hésitez pas à me laisser un commentaire sous l'article !
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